
Louise Katz
5 oct. 2025
La semaine dernière, toute l'équipe des 3 Ours était au génial Festival Info Locale (le FIL pour les intimes) de Nantes.
On avait trois très bonnes raisons de nous y trouver :
On y apprend plein de choses et on y rencontre plein de gens passionnants
On était finalistes de leur prix (on l'a pas eu, mais c'est le super Cancan Café, Média & Galerie de Percy qui a gagné et c'est très mérité)
Une des thématiques du festival était "Journalisme et événementiel" avec notamment une table ronde intitulée "Quand les médias montent sur scène" qui nous avait bien tapé dans l’œil.
Lors de la table ronde consacrée aux finalistes du prix, une festivalière nous a donc posé cette question à laquelle nous n'aurions jamais pensé :
Le journaliste, sur scène, il lit son article ?
Spoiler alert : Non. Et heureusement. On vous explique pourquoi.
A CHAQUE MÉDIA SON ÉCRITURE PARTICULIÈRE
Radio, télé, presse papier ou web, tous les supports nécessitent que le journaliste adapte son écriture à son medium, voir ses médias car un journaliste radio n'écrira pas de la même façon un reportage d'info de 3 minutes ou un podcast, ni un journaliste web une enquête ou une newsletter. Eh bien pour le journalisme en scène, c'est la même chose : il est nécessaire d'inventer une écriture particulière qui soit la plus efficace pour que l'information passe du journaliste au public.
Si un journaliste peut reprendre un article ou un reportage passé, ceux-ci doivent toujours être réécrits ou adaptés à ce nouveau support scénique. Et comme pour tous les autres supports, pour le journalisme sur scène également, il y a autant de styles que de médias. A chacun son ton, son univers esthétique et sa ligne éditoriale !
LIRE OU NE PAS LIRE ?
Le journalisme sur scène a donc son écriture. Mais pour autant, le journaliste lit-il ? C'est possible, cela dépend des écoles et de la capacité des journalistes à parler en public. Cependant, du Live Magazine au Diario Vivo en Espagne, en passant par les 3 Ours en Bretagne (drôle de périple), les concepteur·ices de médias en scène s'accordent à penser qu'un texte dit de manière fluide, sans être pour autant appris par cœur, est le plus adapté, parce qu'il est plus naturel et donne à entendre les émotions qui traversent le journaliste.
Lorsque la forme s'y prête, il arrive aussi que la lecture représente la forme théâtrale la plus adaptée. On se souvient, lors du spectacle 2023 de Libé se la raconte, de la très émouvante lecture d'une lettre adressée par une journaliste à sa marraine russe.
Quand on choisit la lecture, il s'agit le plus souvent d'une lecture dite performée (ou d'une forme qui s'en rapproche) : sans faire du journaliste un comédien, on ménage des silences, on sonorise des passages, on illustre avec de l'image.
Bref on met en scène et on construit un spectacle.